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Et si on les laissait être encore un peu des enfants ?

Avant nous avions un transistor. Aujourd'hui c'est diffèrent.
Le transistor. Ce vieil appareil d'où parvenaient les sons avec difficulté. Nous tournions le bouton jusqu'à ce qu'il nous semble avoir trouvé la bonne onde et puis… non… à nouveau des grésillements.

Nous étions tous assis et écoutions dans un silence respectueux la voix du présentateur. Dans toutes les maisons on pouvait trouver cet appareil sur la table. Il n'y en avait qu'un seul dans toute la maison et pourtant personne ne se disputait pour l'avoir ou pour savoir quel programme écouter : évidemment puisqu'il n'y avait qu'un seul programme.

Les nouvelles, les informations étaient très loin de nous, aussi éloignées que le sont l'est et l'ouest.
Aujourd'hui tout est à notre portée. Même les enfants les plus jeunes savent ce qu'il se passe à Djenine ou à Gaza. De petites choses deviennent soudain énormes et prennent des proportions immenses. Un rien se transforme en tout. Une caresse se transforme en amour éternel. Tout est si proche, tout est si simple que nos enfants sont au courant de tout.
Et quand on sait tout, il est normal d'avoir peur de tout. Comment ne pas avoir peur quand tout devient suspect, quand toute personne qui frappe à la porte est considérée comme un potentiel voleur.

Le cœur bat en permanence. Peut-être un voleur va-t-il venir ? Peut-être qu'un terroriste va entrer dans la maison? Peut-être un étranger ? Alors, oui, tout peut arriver.
Mais quand tout est connu, que toute la famille parle de tout ce qui se passe dans le monde, de toutes les mauvaises nouvelles, les jeux d'enfants s'effacent, les pensées enfantines sont chassées par d'autres pensées plus sombres.
Le monde entier est dévoilé en permanence, tel un livre laissé ouvert dont les mots s'échappent et où il ne reste plus que des images effrayantes et choquantes.

Notre maison est entre nos mains. Ne laissons pas notre porte ouverte à toutes sortes de choses. Sachons faire la part des choses. Soyons réalistes et posons-nous la question : souhaitons-nous réellement que ce qui se passe autour de nous soit dévoilé à tous et soit un sujet de discussion? Souhaite-t-on vraiment expliquer tous les détails de tel ou tel attentat ou de tel ou tel accident a nos enfants?

A nous donc, et a nous seuls de décider.

Bien-sûr les enfants peuvent tout entendre dehors. Mais à la maison nous pouvons décider de ce qui va entrer ou non chez nous. Ceci est entre nos mains. Protégeons l'enfance de nos enfants. Permettons-leur de grandir sereins. Laissons-les (encore un peu) en dehors de tout cela. Protégeons leur pureté.

Laissons-les être encore un peu des enfants. Tant que nous le pouvons.

Ils ont tout le temps pour découvrir les côtés moins roses de la vie…
 

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