Judaism

Le chanteur Yichai Ben Tsvi découvre ses vrais racines

Magazine :
Yichai Ben Tsvi: le jour de ma Bar Mitsva mes parents m'ont pris sur le côté et m'ont dévoilé: “tes parents biologiques n'étaient pas juifs”.
 
Le chanteur Ben Tsvi a toujours su qu'il était adopté, mais seulement à l'âge de 13 ans ses parents adoptifs lui ont dévoilé que ses parents n'étaient pas juifs. Il a été confronté à une décision : se convertir ou non. Dans une interview il explique pourquoi il a choisi de se joindre au Peuple Juif et comment il s'est emballé de la musique Hassidique.
 
De premier abord Yichai Ben Tsvi a le profil typique. Il porte une kippa tricotée, est un ancien élève de l'école Bnei Hayil. Il a servi dans l'unité des parachutistes. Sa famille est traditionnelle affiliée au parti national religieux et habite à Ramat Bet Chemech. Il est marié et père de trois enfants adorables.
Il travaille dans la musique et dirige une bande et d'ailleurs il s'apprête à relâcher son premier album sous peu. Mais son histoire commence au Texas, passe par New York pour finir en Israël. Il a grandi en Israël chez sa famille adoptive juive mais ses parents biologiques étaient un couple non juif qui ne pouvait pas l'élever. Il grandissait dans l'accomplissement des Mitsvot car sa famille adoptive était religieuse mais contrairement à ses copains et connaissances il finit par choisir de devenir juif.
 
Le jour de ma Bar Mitsva mes parents me révélèrent que mes parents biologiques étaient non juifs. La décision de me convertir ou pas était dorénavant entre mes mains.
 
Pour un jeune le jour de sa Bar Mitsva cette révélation fut très lourde.
 
Cela a été traumatisant car bien que jusqu' à présent je savais que j'étais adopté je n'ai jamais su qu'il s'agissait de parents non juifs. Je me suis retrouvé devant un dilemme. Pour moi le simple concept d'être non juif était problématique et effrayant.
 
La décision de devenir juif.
 
“Ce fut certes un grand choc mais au bout d'une demie heure je me suis ressaisi et je leur ai fait savoir qu'il était évident que je suis juif et fait partie du Peuple Juif.
 
De New York à Texas.
 
Yichai Ben Tsvi est né au Texas il y a 29 ans à des parents jeunes aux alentours des 20 ans. Dès la grossesse la Maman comprit qu'elle ne pourrait pas élever cet enfant et donc les futurs parents ont cherché une famille adoptive pour leur enfant.
 
“En général les non juifs adoptent des non juifs et les juifs adoptent des juifs. Mes parents adoptifs habitaient à New York et recherchaient à adopter un enfant mais ils ne trouvaient pas ce qu'ils recherchaient et mes parents biologiques étaient dans la même situation. Le contact a été pris par l'intermédiaire d'une agence et sans trop chercher à comprendre ça s'est tout simplement fait. Entre New York et Texas il y a plusieurs heures de vols les distances ne sont pas comme entre Jérusalem et Beer Cheva mais ils se rencontrèrent néanmoins et c'est comme ça que j'arrivais chez ma famille.”
 
Après avoir rempli toutes les formalités les parents adoptifs ont attendu la naissance et 2 jours après la naissance Ben Tsvi se trouvait déjà à New York chez sa nouvelle famille. A huit jours il fut circoncis et à l'âge de trois ans et demie la famille a immigré en Israël et finit par s'installer à Bet Chemech.
 
Ben Tsvi a toujours su qu'il était adopté mais il ne comprenait pas vraiment ce que cela voulait dire. “Je racontais à tous les copains que j'étais adopté pour moi c'était quelque chose de sensationnel”, sourit Ben Tsvi. “Ma mère raconte qu'à l'âge de 10 ans je suis arrivé un jour en courant accompagné d'un copain et je lui ai dit “maman dis-lui que c'est vrai.” Elle me demandait “qu'est ce qui est vrai ?” “Que je suis adopté.” Quand elle confirma mes paroles mon copain fut choqué. Mais jusqu'à l'âge de 13 ans je ne savais pas que ma famille biologique était non juive.
 
Et les copains ?  Sont-ils au courant ou gardez-vous cela en secret ?
 
Au début j'ai gardé le secret mais à la longue il s'est dévoilé. Et du fait que les enfants ne réfléchissent pas beaucoup j'en ai beaucoup souffert, certains enfants me traitaient de 'goy' et nous en sommes parfois arrivés aux coups car je prenais la chose à cœur mais à la longue j'ai finis par m'habituer, j'ai appris à vivre avec et à m'accepter comme je suis.
 
Auriez-vous des instants durant lesquels vous pensiez que la décision prise à l'âge de 13 ans n'était pas un véritable choix puisqu'il s'agissait là de la seule chose que vous aviez connue jusqu'à présent ? Et entre nous ce n'est pas si simple pour un enfant de 13 ans de tout abandonner et recommencer à zéro.
 
En effet du vrai dans votre question. Mais je me rappelle avoir posé la question à mon père. “Que se passerait-il si je décidais d'abandonner le Judaïsme et de vivre comme un non juif ?  Mon père m'a répondu : “il ne se passera rien du tout tu peux faire ce que tu veux tu peux manger non cachère et profaner le Chabbat mais la seule chose que je te demande est celle d'observer les 7 commandements des fils de Noa'h. C'est ton choix, tu es notre enfant et tu resteras notre enfant même si tu prends cette décision. J'avais donc quand mémé le libre arbitre. Je sais qu'après tout c'était le seule mode de vie que je connaissais et manger non cachère était un concept étranger à mon mode de vie. J'avais toujours été juif.”

Jew's

 
OK, mais une fois arrivé à l'âge de 18 ans vous n'êtes plus mineur n'auriez-vous pas eu des pensées différentes ? Peut-être aurai-je pu choisir une voie différente ?
 
J'ai peut-être passé une phase de rébellion. Durant mon adolescence je suis parti vers plusieurs directions, mais je suis juif car j'ai pris sur moi d'être juif. Je me suis toujours senti juif quand je rentrais dans une synagogue mais je ne me suis jamais senti non juif. J'ai peut-être du mal à observer tous les commandements mais je suis juif, et je n'aurais jamais choisi différemment.
 
Vous avez choisi d'être juif de vous mobiliser à l'armée t de faire votre service dans ine unité de combat, vous auriez pu être exempté. L'histoire et le sort du Peuple Juif ne sont pas si simple au monde.
 
“Il n'y a pas de hasard au monde”, explique Ben Tsvi. “Je prends du recul et regarde ma vie, j'ai bientôt 30 ans et je comprends que je devais passer par tout cela. Je me suis retrouvé chez ma famille adoptive alors que mes parents habitaient le Texas, j'ai eu le mérite d'habiter Israël et d'y vivre en tant que juif. Durant mon service militaire j'ai vécu des moments difficiles surtout quand je faisais partie de l'unité des parachutistes. Mais à la finale j'ai compris que c'était la voie qui avait été tracée pour moi par Hachem.”
 
Terroristes sur la frontière Nord.
Une fois son instruction préliminaire achevée, Yichai se mobilise pour une unité de parachutistes et on l'envoie au Liban. C'est là qu'il se trouve en face de 2 terroristes qu'il liquide. Ce sont ces types de rencontres qui renforcent chez lui le sentiment d'être guidé par une force supérieure et non par le hasard. “Durant mon service militaire j'ai rencontré des terroristes qui portaient chacun une ceinture pleines d'explosives. Ils s'apprêtaient à traverser la frontière pour pouvoir nous attaquer. Je ne faisais pas partie de l'unité de patrouille ni de l'unité de combat j'étais tout simplement présent au bon endroit et au bon moment. Par hasard j'étais descendu de la voiture et je me donnais au loisir de contempler l'horizon à travers mes jumelles, c'est là que j'ai aperçu les terroristes. Deux d'entre eux furent liquidés. Quand ça se passait je compris que mon service militaire et les difficultés que j'endurais avaient un but précis. C'était peut-être grâce à moi que des vies furent épargnées. Il est évident qu'il n'y a pas de hasard au monde et que si les choses se déroulaient de cette façon c'était dans un but précis. J'aurais pu vivre au Texas une vie totalement différente en tant que non juif. Mais je pense que c'est pour moi un privilège de vivre en tant que juif.”
 
Il n'a toujours pas rencontré ses parents biologiques. “Je ne les ai pas cherchés et ne connais même pas leurs noms. Les gens me demandent pourquoi je ne les cherche pas et pourquoi je ne fais pas d'efforts pour les trouver. Je n'ai pas d'explication. C'est une chose à laquelle je ne suis pas encore arrivé. Peut-être est-il temps de faire des recherches. Avec la technologie d'aujourd'hui cela ne devrait pas être très compliqué. J'ai pris la décision avec ma femme de les rencontrer d'ici l'âge de 30 ans”
 
Ben Tsvi a non seulement choisi le Judaïsme mais aussi la musique du genre hassid. Il s'est joint à un orchestre nommé “Rimonim' qui chantait dans bon nombre de mariages tout en travaillant en tant que garde du corps pour le premier ministre. Il y a treize ans le chanteur abandonnait le groupe et c'est là que Ben Tsvi découvrit qu'il savait chanter et même très bien chanter. Il lâchait la guitare pour se tenir à l'avant de l'estrade. “J'étais déterminé d'aller jusqu'au bout avec la musique.”
 
Pourquoi de la musique Hassid spécifiquement ?
 
“Ceux qui m'ont connecté à ce que je fais actuellement ce sont les chanteurs Avraham Fried et Mordekhai Ben David. On écoutait beaucoup leur musique chez mes parents. Mais mon mentor musical c'est Yaakov Schwaki. La première fois que j'écoutais sa voix fut une catalyse. C'était exactement ce à quoi j'aspirais.
 
Je chante avec la prononciation Hébraïque et non pas Ashkénaze car j'ai toujours senti que les religieux ou laïques ne pouvaient pas se connecter à ce genre de prononciation car ils ne comprenaient pas ce qu'ils disaient ce qui était très dommage. Je tiens à ce que le publique religieux et laïque puisse profiter directement de ce genre de musique.
 
Quels sont vos aspirations ?
 
J'aspire très haut et j'aurais été très content d'arriver au niveau d'Avraham Fried ou de Schwaki mais même si j'arrive à la moitié je serais très heureux. Il est très important pour moi de toucher émotionnellement mes auditeurs car ma musique n'est pas seulement un gagne-pain. J'espère y arriver.
 
Article pourvu grâce à l'aimable contribution du journal Shevii.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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